Une semaine d'Histoire
du 24 au 30 octobre 2005

avec Herodote.net

Récit : le jour où la Bourse s'effondra

La Bourse de Wall Street, à New York, se souvient du jeudi 24 octobre 1929 comme d'un «Jeudi noir» (Black Thursday en anglais).

Deux jours plus tôt, un illustre économiste, Irving Fisher, affirmait que le prix des actions était encore trop bas. Mais après 18 mois de frénésie, les spéculateurs ont cessé de croire à une hausse infinie des cours. C'est désormais à qui vendra le plus vite ses actions.

Celles-ci perdent en quelques jours 43% de leur valeur. Les experts se veulent confiants. Ils assurent qu'un effondrement de la Bourse ne peut pas affecter «l'économie réelle». Le président des États-Unis proclame quant à lui que «la prospérité est au coin de la rue».

Personne ne se doute que le monde occidental est entré dans la plus grande crise économique de son Histoire.

C'est que des centaines de milliers de ménages ont emprunté pour spéculer à la Bourse et comptaient rembourser leur dettes en revendant leurs actions. Avec la chute des cours, ils se retrouvent ruinés.

Les banques auxquelles ils ont emprunté se déclarent en faillite. Les commerces et les entreprises sont à leur tour affectés par la ruine des banques et des consommateurs.

La production industrielle s'effondre de plus de moitié en trois ans, les prix baissent des deux tiers. Les petits fermiers sont jetés sur les routes. On compte bientôt treize millions de chômeurs aux États-Unis et en l'absence de cotisations sociales, une grande partie d'entre eux doivent s'en remettre à la charité publique.

Le reste du monde est affecté par ricochets. En Allemagne, le chômage qui frappe les classes moyennes favorise la remontée électorale du parti nazi. Son leader, Adolf Hitler, voyait son étoile pâlir en 1929. Trois ans plus tard, il accède au pouvoir...
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Clin d'oeil

Le Grand Palais, à Paris, présente jusqu'au 26 janvier 2006 une belle exposition autour de quatre artistes de la Vienne heureuse : Klimt et ses disciples Schiele, Moser et Kokoschka.

C'était il y a un siècle et la capitale de l'Autriche-Hongrie témoignait d'une Europe solidaire, prospère, créatrice, universaliste, ayant foi dans le progrès et la nature humaine.

L'Art Nouveau, dont Gustav Klimt est l'un des chefs de file, rayonnait sur tout le continent. Il était apparenté au mouvement littéraire du symbolisme. Dans l'architecture, il prônait les douceurs de la ligne courbe. Dans la peinture, à travers les oeuvres de Gustav Klimt, il associait le rêve et la beauté.

C'était avant qu'un coup de revolver, à Sarajevo, ne déclenche l'apocalypse...
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Anniversaires

Il y a 450 ans, le 25 octobre 1555, l'empereur Charles Quint abdiquait sur un constat d'échec...
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Le 29 octobre 1923, Moustafa Kémal proclamait la république turque sur les ruines de l'empire ottoman. Ce jour est fête nationale en Turquie...
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Et aussi...

24 octobre 1870 : les juifs d'Algérie deviennent français par décret

25 octobre 1415 : la «fleur de la chevalerie française» anéantie à Azincourt

26 octobre 1553 : Michel Servet brûlé à Genève comme hérétique

27 octobre 1870 : Bazaine capitule lâchement à Metz

28 octobre 1886 : «La Liberté éclairant le monde» inaugurée à New York

29 octobre 1787 : première représentation de Don Giovanni à Prague

30 octobre 749 : à Bagdad, Saffah devient calife à la place du calife


Nouveautés de la semaine

Je vous invite à découvrir les nombreux articles qui ont enrichi cette semaine le site Herodote.net : l'élection de Charles Quint, les accords de Latran, les biographies de Charles VII le Bien Servi et de Pétain, l'attentat du 20 juillet 1944,...

Prochain envoi le 7 novembre:-)
André Larané