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Le serpent christique (SOLDA2055)

Dans le ciel lustré et illuminé de mille phalènes dorées qui scintillaient doucement dégageant leur feu intérieur et enrobant le monde sidéral de leur chaleur lumineuse, le serpent christique s'ennuyait de l'ordre divin qui y régnait depuis des millénaires. Le chaos s'était dissipé comme par magie écartelant Gaïa et la refoulant férocement aux confins de l'univers d'où elle ne pourrait plus étreindre son royal époux à la traîne boréale. Depuis, Ouranos se languissait d'elle, pleurant des larmes de sang qui inondaient sa face livide et épongeait son chagrin. Révoltée par cette décision arbitraire qui la séparait de son autre, elle se trémoussait comme une possédée et exhalait haineusement des laves sanglantes mêlées à une horrible odeur de souffre. Lorsqu'elle se lamentait, elle tremblait de tout son être et les frissons qui la parcouraient toute entière provoquaient des déluges de larmes qui sourdaient à la surface, baignant les rives abandonnées avant d'être ensevelies dans son sein acariâtre. Pour seule compagnie, elle avait des aventuriers, héritiers des titans, sortis de sa matrice avec l'arme à la main, qui pillaient, volaient à l'encan et la labouraient sans interruption. Parfois, à l'aube des temps, elle se remémorait ce fils unique, né d'une ardente union entre ciel et terre et qui possédait conjointement des attributs terrestres et une aura sacrée. Certains le connaissaient sous le patronyme du Serpent tandis que d'autres le nommaient Christ. En vérité, il était les deux et ses fonctions variaient au fil des siècles.

Un jour de détresse profonde où la pluie céleste tombait si drue qu'elle s'enfoncait jusqu'au plus profond de la terre, la labourant sans interruption, diluant sa consistance poreuse, y laissant ses stigmates à la surface - naquit le serpent. Gaïa avait gonflée démesurément et ses flancs généreux, boursouflures hideuses comme des grenades mûres, se tendaient prêts à éclater tels des baudruches. Vers le soir, quand l'orage sombre et sinistre souffla pesamment sur les arbres et les monts, Gaïa se recroquevilla sur elle-même et de ses longues griffes tortilla son bas ventre. Un cri rauque de forge stridente s'échappait de sa gorge puissante et des spasmes terrifiants secouaient son lourd bassin qui se penchait vers l'abîme. En un soubresaut tragique, elle donna le jour au serpent dans un décor de fin du monde. Ce dernier glissa d'elle prestement grâce à ses propriétés de ver de terre. Il rampa sur le sol maternel dédaignant un sein empli de fiel et se nourrit d'ambroisie céleste, festin préparé par son divin père. Sa mère eut beau le presser de la rejoindre, sans aucune commisération, l'irréductible se détacha d'elle et s'attacha aux pas de son père dont il devînt le disciple et le double. Dernier né d'Ouranos et de Gaïa, il fut appelé ''Le Serpent''. Doté des qualités et des défauts parentaux, il possédait la divinité, autrement dit l'immortalité grâce à ses mues qui lui permettaient de se régénérer. Il alliait la coïncidence des opposés car il était à la fois mâle et femelle, état qui l'obligeait à s'identifier aux deux sexes réunis. Il possédait la caractéristique ignée héritée de sa mère qui fourbissait sa forge dans le fond des abîmes abyssales, se vantait de les caractéristiques pneumatiques et aquatiques transmise par son père qui lui permettait de se métamorphoser en oiseau ou en poisson, Ictos. A l'instar de ces frères, il ne tarda pas à entrer en conflit avec son divin père à cause du partage des droits. Sous un pretexte futile, le drame éclata au grand jour et Ouranos étouffa la sédition dans l'oeuf. Le Serpent fut destitué de ses fonctions auprès de son père et modèle. Il fut condamné pour l'éternité, à traîner avec sa mère le poids de la faute. Désormais, il poussa ses anathèmes du fond de la géhenne engendrant une race maudite nourrie au lait de fiel, qui déboucha des entrailles de la terre et peupla cette terre de déshérance.

Dans les catacombes, les recoins les plus obscurs de la terre,abrités sous les roches balistiques aux reflets mats, les tanshumains se terraient peureusement craignant le courroux de leur créateur. Le monde banni se recomposait et une nouvelle nichée fleurissait au sein de la désolation. Les mères allaitaient les nouveau-nés tendant un sein abîmé par la malnutrition et la déréliction. Un lait noir en sortait et salissait les jeunes lèvres blêmes arrimées sur la masse compacte qui se tordaient en un rictus horrible. Cette race de Caïniste ignorait le sommeil et se vautrait dans le lucre et le stupre pensant trouver dans l'instinct animal quelque raison de vivre. En entrouvrant la boîte de Pandore, ils avaient libéré tous les mauvais instincts qui s'exhalaient pernicieusement à la surface exempts de tout frein. L'ombre reignait souveraine et dictait sa loi implacable. Satan s'emparait subrepticement de la créature abandonnée des dieux et la soumettait à son ordre irrévocable. Assez tôt, Satan réclama un pacte tacite entre lui et cette race maudite en vertu duquel il exerca son hégémonie sur la terre. Les caïnistes le reconnurent pour leur dieu et sacrifièrent à ses temples sacrés du plus profond des gorges souterraines.

L'ouverture de la boîte à Pandore avait libéré tous les vices qui s'accumulèrent et hantèrent les humains: l'hypocrisie, le mensonge, la perversité, la possessivité, la jalousie, la haine. Cependant, la boîte garda l'espérance qui demeura cachée à l'intérieur et devint le baume de ces hommes au coeur de fiel. En effet, la bataille terrible entre Ouranos et son fils, le Serpent et l'extradition de celui-ci sur les terres désolées du monde, ne se fit pas sans heurt. Grâce à une faucille dérobée à sa mère Gaïa, le Serpent émascula son père et jeta les divins attributs dans l'océan qui les recouvrit incontinent d'une blanche écume. Une goutte séminale se perdit dans le sein de la terre et engendra Sophia.

Confinée dans les bas plateaux aux contours désertiques, Sophia vivait aux confins de la terre où elle pleurait des larmes de sang car elle rêvait de réintégrer l'Ampyrée, la demeure céleste. Elle ne se mélangeait jamais aux femmes dépravées revêtues de leurs riches oripeaux ni ne participaient aux bacchanales annuelles. Vierge indépendante, elle avait mis au monde son fil l'éon sans le concours de l'homme. Ce dernier la suivait docilement dans tous ces déplacements et grandissait en âge et en sagesse. Il était le trente troisième éon et il se devait d'accomplir sa traversée astrale en retournant par le chemin de la voie lactée au septième ciel. Là, il devait tenir sa place à la droite du père et procéder au recensement des âmes.

Sophia était la fille d'Ouranos et par conséquent la demi-soeur du Serpent car les dieux possédaient le pouvoir de se reproduire unicellulairement sans recourir au processus de la copulation. De même Sophia avait donné la vie à son fils, le trente troisième éon par parthénogenèse parce qu'elle possédait une essence divine, donc immortelle. Cette naissance augurait de la réconciliation prochaine entre Ouranos et sa progéniture et le rapatriement plausible de Sophia(la sagesse) et du trente troisième éon. L'ère du Serpent prenait fin tandis qu'une nouvelle période renaissait, pleine d'espoir, pour les hommes de bonne volonté. En effet, l'homme de l'âge de fer prenait conscience des limites du corps et réfreinait ses instincts donnant naissance à l'homme de l'âge d'or magnifiant l'intelligence de l'esprit et son allié inconditionnel, le travail.

Le moment était venu d'entamer la réconciliation et de ramener le fils prodigue au bercail céleste où la partie obscure et déniée du Serpent serait enchaînée à tout jamais autour de la courroie d'or du père tandis que la partie lumineuse se réincarnerait dans le trente troisième éon, envoyé pour sauver le monde. Ainsi, le fils de Sophia endosserait le faix de la faute commise par le Serpent qui se répercutait sur ses descendants. Il deviendrait le bouc émissaire chargé de purger le péché du monde. Ouranos le chargerait de mourir pour le compte des humains coupables de s'ériger en dieux et d'humaniser l'aspect rébarbatif des dieux sur la terre. Toutefois il serait le bouc émissaire mais aussi le sauveur car son pugilat l'élèverait au-dessus de la condition humaine en le rendant égal aux dieux. Il emprunterait leur essence immortelle et reignerait en souverain juge auprès du dieu suprême. S'il mourrait en temps que Serpent, il renaissait en tant que Christos, béni des dieux. Par ailleurs, il possédait les caractéristiques divines en étant hermaphrodite, à la fois mâle et femelle, vecteur de l'union des opposés et porteur du feu du ciel( la connaissance du bien et du mal) créateur grâce aux mues qui lui permettraient de se régénérer.

Les hommes mirent à mort le Christ parce qu'ils devinaient que derrière le médiateur se dissimulait le Serpent. Ils n'avaient pas tort en cela, le Serpent attendait son heure de gloire, tapi au fond de la personnalité christique. Bien après, ils reconnurent leur absence de perspicacité et réhabilitèrent la mémoire du Christ. Sophia et l'éon abandonnèrent la terre de désolation au cours du processus de la pentecôte. Ce jour-là, les langues de feu remplacèrent la sagesse et la divinité de Sophia et la parole divine se substitua au trente troisième éon qui partit rejoindre le royaume du père. C'est pourquoi la parole est immortelle, l'homme meurt, mais ses écrits restent et ses oeuvres perdurent à travers les siècles.

 

Ad libitum