Bonjour à tous.

Cette semaine, j'ai lu par hasard qu'en janvier dernier Pierre Pierlot et Laurence Boulay étaient décédés.

Je me suis fait à peu près la même réflexion que lors du décès de Jean-Pierre Rampal:   Ils disparaisssent comme des 'has-been' dont on veut bien une dernière fois se souvenir de l'existence mais dont les réalisations ne dépassent plus le cadre d'un passé;  cette page avait déjà été tournée et pouvait désormais dormir dans l'un ou l'autre livre d'histoire...

Quel dommage!   Tout cela, oui, pour une question de "mode":   C'est bien le passage et le succès des techniques & des instruments anciens qui a aussi efficacement rejeté aux quasi-oubliettes toute une (voire deux) génération(s) de musiciens.

C'est pourtant eux, sans grande aide de la musicologie sur nombre de questions pratiques importantes, ont pourtant travaillé leur style de jeu pour pouvoir faire passer à nouveau la beauté des oeuvres baroques après avoir relu les classiques.   On n'aurait pu imaginer de réécouter des oeuvres baroques jouées selon le style des grands solistes des générations précédentes.   Mais leur oeuvre n'a certainement pas moins été celle de professeurs et d'éditeurs.   Des milliers d'auditeurs leur doivent d'innombrables heures de plaisir et de découvertes musicales;   les baroqueux leur doivent d'avoir préparé le terrain (=le public) à leur nouvelle mode (= l'authenticité).

Au nom de tous les membres de ce groupe (je suppose), à vous Laurence Boulay, Pierre Pierlot et tant d'autres oubliés, merci pour tout.

C. Songeur.