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General : Les contre-ténors, une nouvelle mode? View All Messages
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Reply
 Message 13 of 13 in Discussion 
From: MSN NicknameArlequin_Pyrame  in response to Message 11Sent: 9/1/2007 9:02 PM
Bonjour à tous,
[un petit écart pour dire que je ne suis pas un nouveau, j'ai juste changé d'adresse mail, et donc de surnom : avant c'était Arsamene. Voilà.]
D'abord, une petite réaction sur une phrase de Lucera :
"En Russie on n'apprécie guère les artistes encore moins les contre-ténors, regardez le nombre d'artistes russes qui ont quitté la Russie !!!!"
Je ne suis pas du tout d'accord ! Pour les contre-ténors, je crois qu'en effet ils ne sont pas très aimés, mais c'est valable pour la musique baroque en général, j'y reviendrai. Mais pour les artistes ! Quelques artistes, en effet, ont quitté la Russie, on pense principalement à des gens comme Prokofiev, Strawinsky (lui-même préférait cette orthographe pour la transcription), ou Noureev et Balanchine, mais à l'opposé on ne pense pas que Chostakovitch, malgré une menace pesante, ne voulait pas partir, que Rostropovitch, s'il était parti, aurait tellement voulu y retourner. Si les artistes russes quittaient leur pays, c'était principalement parce qu'ils voulaient faire une carrière internationale, ce que la politique stalinienne et soviétique en général ne permettait pas, ou plutôt permettait dans la limite où cela servait ses ambitions - Chostakovitch a ainsi voyager aux Etats-Unis, et Noureev a profité d'une tournée avec une troupe pour ne pas retourner en URSS. Pour les danseurs classiques qui ne cherchaient pas à faire du contemporain, en particulier, la Russie c'était idéal : les ballets du répertoires étaient gelés, interdiction d'y toucher, parce qu'ils étaient sacralisés et qu'on les adorait ! L'opéra aussi a connu des fastes, l'opéra russe comme on ne peut plus le faire, y compris des oeuvres "tsaristes" comme Boris Godounov ou même, pire, La vie pour le tsar rebaptisé Ivan Sousanine pour éviter les mauvaises pensées ! Staline lui-même adorait l'opéra, (en particulier la Dame de pique), il allait souvent à plusieurs représentations du même (mais caché, dans une loge blindée, sur le côté) et savait ce qui était bon et ce qui l'était moins, du moins à son goût (c'est lui qui a écrit l'article tristement célèbre Un galimatia musical à propos de Lady Macbeth du district de Mzensk de Chosta). Et le cinéma : sans Staline, pas d'Eisenstein, pas d'Alexandre Nevski ni d'Ivan le Terrible.
Bref, pour en revenir à la musique baroque, elle ne bénéficie pas en Russie du même engouement que par chez nous, et pour cause : elle ne fait pas partie du patrimoine culturel, il n'y a pas réellement de baroque russe. Les compositeurs venaient principalement d'Italie au XVIIIème, comme Paisiello et Cimarosa. Ils n'ont pas encore trouvé grâce là-bas, peut-être cela viendra.
 
Sur les contre-ténors, leur vogue est effectivement liée, à mon avis, à celle de la musique baroque, au fait qu'on les associe aux castrats qui ont toujours intrigué, et puis au fait que la technique de contre-ténor est en fait plus simple, parce qu'elle demande plus d'instinct, de "don", si l'on veut : il faut pouvoir chanter joliment en voix de tête, mais après, même en respirant moyennement, ça passe ; les vocalises sont en général plus faciles à faire, etc. (Je le sais bien pour être passer de contre-ténor à ténor tout court, et je rame maintenant.) C'est aussi pour cela que la voix de contre-ténor a des possibilités plus limitées, surtout dans les nuances - le fortissimo d'Andreas Scholl doit être à peu près inexistant, par exemple.
Enfin, mes contre-ténors préférés... Bejun Mehta en tête de liste, et puis ensuite Andreas Scholl justement, avec Lawrence Zazzo (Lucera, cherchez des photos : dans mon souvenir il n'est pas laid), Jarousski.
Malgré tout, j'aime aussi les voix graves féminines, j'adore même. Les deux se complètent. Par exemple dans Le Messie, j'aime bien quand il y a une contralto et un contre-ténor - et quand il y a deux sopranos, un plus dramatique, l'autre plus léger. Alors, He was despised, contralto ou contre-ténor ?
A.