Tandis que les trois Evangiles, dits synoptiques, font du Christ le Messie attendu par les Juifs, l'Evangile johannite nous parle du Logos incarné sur la terre.

Au début des temps de l'évolution de notre système solaire, le Logos descendit jusqu'à notre Soleil (c'est-à-dire la sphère spirituelle, invisible et non l'astre du jour) et y resta longtemps. Les Initiés de jadis essayaient de s'élever par la méditation jusquà la sphère solaire, afin de rencontrer le Christ.

Puis, il y a deux mille ans environ, Christ est descendu de la sphère solaire sur la Terre pour entrer dans un cops humain. C'est la seule fois de son existence cosmique que le Verbe s'est fait chair et a habité parmi nous.

Par l'intermédiaire du Christ Jésus, l'humanité va récupérer ce qu'elle avait perdu en raison de la "Chute": l'arbre de vie. C'est la fin de "l'effet de chute" et le début de la remontée dans le monde spirituel. Jésus-Christ représente le Salut du monde.

C'est ce qu'il faut retenir du Christ. Il vient en tant que modèle pour vivre devant les humains ce qui n'était enseigné jusqu'alors que sous forme de mythes dans les Ecoles des mystères de l'Antiquité.  Le Christ n'apporte pas des mythes; il vient les vivre, les interpréter devant tous, les incarner.

Tous les grands Initiés ont apporté un enseignement mais le plus important dans la venue du Christ n'est pas son enseignement: c'est ce qu'Il a vécu, c'est une Vie nouvelle qu'il a transmise à l'humanité. L'Evangile johannite nous dit que le Christ est la Lumière et la Vie, venues l'une et l'autre, du soleil.

Le Christ est Dieu le Fils. Il a choisi de se faire humain afin de donner un "mode d'emploi" de notre incarnation terrestre. Ainsi, non seulement le Christ rédempte le passé de l'être humain, mais Il lui offre une nouvelle impulsion, une nouvelle force afin d'entamer sa remontée vers le monde spirituel.

Source:  Pierre Lassalle. Initiés et mystères.  Boucherville: Editions de Mortagne, 1997.

Contrairement à certaines affirmations actuelles, il a bien existé un ésotérisme chrétien pendant les premiers siècles où l'Eglise était une communauté au sens le plus total du terme, calquée sur l'assemblée des douze apôtres.

L'église primitive s'est constituée le jour de la Pentecôte et le reflet le plus exact que l'on puisse en avoir est une assemblée de fidèles tous égaux entre eux, recevant l'Esprit Saint et la possibilité de le transmettre.

"Le Maître de toutes choses a donné à ses apôtres le pouvoir de prêcher l'Evangile, mais le Saint-Esprit leur procure la gnose parfaite."   Saint Irénée

C'est en cela que dès les premiers siècles de l'Eglise, recherche de la Connaissance et recherche de l'Amour ne faisaient qu'un.

Source: Jacques D'Arès. Encyclopédie de l'ésotérisme 3 et 4. Les avatars du christianisme. Au-delà du christianisme.  Paris: Jean-Pierre Delarge, éditeur. 1975.

Au temps des Ptolémées, la ville d'Alexandrie avait pris, sur le plan intellectuel, la relève d'Athènes: on y retrouvait la Bibliothèque incomparable du Musée. 

Le grand hall de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie en Égypte. Reconstitution établie à partir de documents. Carl Sagan "Cosmos"

Toutes les philosophies, toutes les religions s'y donnaient rendez-vous: c'était le carrefour des idées et des systèmes. L’école d’Alexandrie a été un grand foyer gnostique et l'héritière de la pensée orphique et néo-platonicienne.

Au IIe siècle, Pantène y dirige une école analogue à celle de Justin, qui tient de l'université chrétienne par l'ampleur des matières enseignées. Là aboutissent les voyages et les recherches de Clément puisqu'il y trouve le maître et la lumière. De disciple, il devient maître à son tour. Grâce à lui, Alexandrie devient le berceau de l'hellénisme chrétien. Il prend, avant Origène, la direction de l'École d'Alexandrie. 

Clément d'Alexandrie est un des premiers théoriciens à avoir présenté le christianisme comme une philosophie, en cherchant à réconcilier les prophètes bibliques et les philosophes grecs.

Disciple de Clément, Origène a été l'un des plus grands théologiens de l'école d'Alexandrie. Il est l'auteur du schéma corps-âme-esprit, et le grand chef de file de la gnose chrétienne.

Des docteurs, Origène surtout et Cyrille, évêque, vont développer l'homélie, l'exégèse et la philologie sacrées. Cette école réintègre l’histoire de Jésus dans une lecture allégorique sans cesse renouvelée.

La fermeture des différentes Ecoles d'Alexandrie, y compris l'école hébraïque, par l'empereur Justinien en 529, supprimera officiellement tous les courants ésotériques condamnant ainsi en bloc les divers enseignements gnostiques, qu'ils soient dans le droit fil de la Tradition ou qu'ils constituent de sombres déviations.

L'ésotérisme va donc se réfugier ailleurs: par un retour aux sources à travers ceux que l'on appelle "les moines du désert". Le père incontesté de ce genre de vie est l’Egyptien Saint Antoine le Grand. Il sera bientôt suivi par Saint Pacôme, égyptien lui aussi, qui organise le monachisme communautaire comme cela se passait au premier siècle.  Ces hommes se séparent de la société pour se retirer dans des lieux déserts, le désert étant, dans la Bible, le lieu de l’épreuve purificatrice et de la rencontre avec Dieu.

Ce courant monastique sera à l'origine des grands ordres qui demeureront au cours des siècles les témoins et les gardiens de la Tradition. 

Source: Jacques D'Arès. Encyclopédie de l'ésotérisme 3. Les avatars du christianisme.  Paris: Jean-Pierre Delarge, éditeur. 1975.