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Le monde hellénique s'est constitué de différents peuples qui ont occupé les terres en bordure de la mer Egée et de nombreuses îles. Pourtant, dès la période archaïque, au VIIIe siècle av. J.-C., les Grecs avaient les mêmes dieux et, d'une cité à l'autre, ils les honoraient de la même façon. Au-delà du patriotisme ressenti pour la cité natale ou d'adoption, la religion était le plus solide des liens. Le centre de la famille et de la cité était le foyer où brûlait le feu sacré. La flamme toujours entretenue dans le foyer de la maison était comme l'âme de la famille. Chaque cité adorait tout spécialement la divinité qui l'avait fondée et qui la protégeait. Les manifestations du culte sont des prières, des offrandes, des sacrifices. Mais la religion n'est pas seulement l'affaire de la famille et de la cité. Des Grecs venus de toutes les cités s'assemblent en des hauts lieux: Delphes, Olympie, Délos, Epidaure, Corinthe, où sont construits des sanctuaires. Parfois, de grands jeux s'y célèbrent: les fidèles font offrande aux dieux de leur force et de leur talent dans des concours qui illustrent le nom de leur cité. Les Grecs se retrouvent autour des grands sanctuaires soit pour honorer leurs dieux, soit pour consulter leurs volontés. Delphes est le lieu de l'oracle le plus fréquenté: Apollon y répond par l'intermédiaire de la Pythie. Dans le sanctuaire d'Eleusis, près d'Athènes, les enseignements étaient révélés dans le plus grand secret: c'est pourquoi on leur attribua le nom de "Mystères". Les récits légendaires expliquent l'origine du monde, des dieux et des hommes, et fournissent aux artistes l'essentiel de leur inspiration. La sculpture grecque, conçue surtout pour les temples, devait être digne des dieux. Les artistes et artisans avaient la passion d'imposer un ordre à toute masse de matière informe. Le sens de la mesure qu'ils apportaient à cette tâche fait que leurs créations ont les qualités d'équilibre et de perfection qui ont défini le classicisme grec. L'Acropole, enceinte sacrée élevée à la gloire des dieux au temps de Périclès, a donné à Athènes le prestige artistique d'une véritable capitale. Bénie des dieux, la civilisation hellénistique a unifié le monde antique en Méditerranée orientale. Sa puissance est telle qu'elle s'impose au conquérant romain qui l'adopte. Peut-on ainsi expliquer le "miracle grec"? |
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Il y a eu beaucoup de sanctuaires en Grèce. Le plus ancien serait le sanctuaire de Dodonne, consacré au dieu Poséidon. Dodonne avait pour particularité de posséder une forêt d'arbres remarquables, une forêt de chênes.
Les Grecs appréhendaient la mer: ils priaient ce dieu d'accorder sa bienveillance et son aide à ceux qui s'aventuraient sur les flots. On remarque que tous les sanctuaires grecs, sans exception, ont été, aux origines, consacrés à Poséidon. Son importance vient de ce qu'il serait ce roi de l'Atlantide, mythique peut-être, mais pleine d'enseignements. Le trident, arme magique, est un symbole trinitaire, à l'origine de la fleur de lys héraldique. Ce trident est parfois entouré de deux dauphins, autres attributs de Poséidon et symboles du dualisme. On sait que des initiations avaient lieu dans les sanctuaires grecs. On peut décrypter l'enseignement mystérieux qui pouvait y être donné par une seule ressource: en redécouvrant la signification profonde des symboles qui sont attachés aux sanctuaires initiatiques. |
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Bien que l'on retrouve le mot Dodone avec deux "n" dans l'Encyclopédie de l'ésotérisme de Jacques d'Arès, il est écrit avec un seul "n" partout ailleurs. |
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Athènes doit son nom à la déesse Athéna, la Sagesse. Ce nom est lui-même très caractéristique puisqu'on y retrouve la racine Th, Théos, Dieu, accolée à la lettre N de l'ennéade. Il y aurait eu une lutte épique entre Poséidon et Athéna pour conquérir l'Acropole, l'un promettant le cheval et l'autre l'olivier en cas de victoire. L'olivier a semblé plus important aux Grecs et Athéna l'a emporté. C'est à partir de cette époque que l'on a érigé le Parthénon, (de parthénos, vierge), le célèbre temple dédié à Athéna. Mais en réalité, le temple situé à côté, l'Erechthéion, lui est bien antérieur, et il est dédié à Poséidon. L'Erechthéion est relié directement à une fontaine située à mi-hauteur sous le temple. Pausanias dit que cette eau cachée vient d'une source salée, le sel étant le symbole de l'esprit. C'est grâce à son trident que Poséidon fit surgir cette fontaine clepsydre. Bien avant le christianisme, le baptême était pratiqué dans tous les sanctuaires grecs et aucune initiation ne s'accomplissait sans purification.
L'initié Persée part aux îles Hespérides où se trouvent les célèbres pommes d'or, pour couper la tête de la Gorgone Méduse et la rapporter à Athéna. Méduse est l'une des Hespérides, filles de Poséidon. Cette Gorgone est représentée symboliquement à la manière d'un poulpe ayant huit tentacules et une tête centrale, symbole de l'ennéade qui se retrouve dans quantité de temples. Il faut enfin rappeler qu'Athéna a pour attribut une chouette, symbole de la Connaissance qui se révèle dans la nuit des initiations. |
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Nous pouvons nous demander si ce récit de la lutte entre Athéna et Poséidon n'illustre pas le combat mené pour défendre le culte à la Déesse contre les envahisseurs patriarcaux. Car , en règle générale, la société chez les peuples méditerranéens est centrée autour de la femme. |
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Delphes, sanctuaire consacré à Apollon, est célèbre grâce à sa Pythie. La ville est située au flanc d'une montagne, le mont Parnasse. Selon la mythologie grecque, c'est là qu'aurait échoué Deucalion après le déluge. Le nom de Delphes vient de delphis, le dauphin, un des attributs majeurs de Poséidon. Le dauphin est considéré comme sauveur des hommes; est-ce plus qu'une coïncidence s'il est représenté en ce lieu où Deucalion est arrivé, sauvé du déluge? Selon la légende, les divinités chthoniennes, désignée par Gê, la Terre Mère, et Poséidon, dieu de la mer, y rendaient leurs oracles, avec l'assistance du fils de Gê, le serpent Python. Vers le XIIe siècle avant J.-C., Apollon supplanta ces divinités et il tua Python, le serpent infernal. Ce nouveau dieu est venu comme Apollon hyperboréen, c'est-à-dire venant du nord, fait peu banal pour une divinité solaire que d'avoir une origine nordique... Est-ce un souvenir des origines nordiques très anciennes de l'ensemble des civilisations, de cette fameuse Hyperborée? Le temple de Delphes comportait en milieu de fronton la lettre majuscule epsilon, équivalent du E. Plutarque en donne une explication, disant que cette lettre est la première du mot grec ei, "il est", sous entendu, Dieu est. Cette lettre aurait été l'affirmation de l'existence de la divinité. Delphes recélait également cette formule célèbre reprise par Socrate; gnôti seauton, "connais-toi toi même", introspection qui en réalité n'est pas proprement hellénique et dont on retrouve le principe dans presque toutes les traditions. C'est en ce lieu et dans cet environnement qu'opérait la pythie sur un trépied trinitaire. Delphes est situé au-dessus d'une fente volcanique, et c'est de cette fente que sortent les vapeurs au-dessus desquelles se mettait la Pythie pour vaticiner. Aux yeux des Grecs, la grande pierre qui fermait presque la fissure par laquelle sortaient les vapeurs était l'omphalos, c'est-à-dire le nombril du monde. La pythie rendait des oracles, interprétait les songes. Son nom vient du grec puthô qui signifie interroger et la pythie interrogeait les entrailles de la terre pour révéler l'avenir. Delphes était célèbre également pour ses sources et ses fontaines, notamment la source sortant de la caverne Corycius qui alimentait le sanctuaire et qui servait de lien entre la grotte des initiations et le temple des fidèles. La fontaine Castalie servait aux purifications préludant à l'entrée dans le sanctuaire. La Pythie allait se laver à la fontaine Castalie, brûlait un peu de laurier et de la farine d'orge et se rendait dans la salle du temple appelée adyton. Elle prenait place sur un trépied, buvait de l'eau de la source de Kassotis et tombait dans un état de transe religieuse. Delphes est un des plus anciens sanctuaires connus en Grèce, presque aussi ancien que celui de Dodone. C'était un lieu d'initiation, de vaticination et de guérison. Si la Grèce comptait plus de deux cent oracles, l'oracle de Delphes était le plus célèbre et le plus sacré. |
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La Tholos, rotonde en marbre dont la fonction religieuse demeure mystérieuse a été bâtie vers 390 av. J.-C. Cette rotonde était entourée de vingt colonnes doriques dont trois seulement ont été relevées. Un toit conique recouvrait la cella circulaire, encerclée par la colonnade. |
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L'arrivée d'Apollon à Delphes marque la fin du culte à la déesse. Apollon prend sa place en tuant le serpent python. La pythie, personnage irremplaçable ne perdra pas sa place mais les femmes ne rendent plus les oracles au nom de la déesse, Gê ou Gaia. La pythie transmet désormais les prophéties du dieu Apollon. Les pythonisses, prêtresses chargées du culte ont été remplacées par des prêtres qui interprétent l'oracle. |
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Le sanctuaire le plus important de la Grèce est sans doute Eleusis, lieu dominé par Déméter, la mère des initiés. Les mystères d'Eleusis remontent aux temps préhistoriques. Ce nom vient du mot grec Alusis, la chaîne d'or des initiés. Eleusis est à l'origine du mot Elysée, les champs Elysées auxquels les initiés avaient accès lorsqu'ils avaient quitté leur corps physique.
Ce terme d'Alusis semble devoir être rapproché du mot Hélios, le soleil, autre étymologie classique du mot Eleusis. Eleusis était consacré à Dionysos, qui sera le grand maître du sanctuaire. Dans la mythologie grecque, Dionysos est une divinité à caractère solaire. Déméter, la mère des dieux, est aussi associée aux deux serpents, dualisme caractérisé dans le caducée d'Hermès. L'initiation à Eleusis s'accomplissait en trois parties comme toutes les initiations depuis lors: ¤ il y avait d'abord les initiés, c'est-à-dire les commençants; ¤ les adeptes étaient ceux qui, ayant compris, avaient adopté la doctrine; ¤ il y avait enfin un troisième degré, les époptes, du mot grec epopteia qui signifie la "connaissance supérieure", les grands mystères. Jusqu'au Ve siècle après J.-C., Eleusis fut un haut lieu d'initiation connu de tous les grands personnages de l'Antiquité. Lorsqu'on était initié à Eleusis, on changeait de nom, sorte de marque du baptême, naissance à une vie nouvelle. La plupart des noms qui ont été donnés aux initiés prouvent un rapport de l'enseignement avec la connaissance du Verbe et la signification profonde des noms, liée à une connaissance cabalistique. Tous les grands initiés à Eleusis portent des noms significatifs. Celui de Socrate vient de Zoé cratos, ce qui signifie la force de la vie. Le nom de Platon vient de ploutos, les richesses. Archimède veut dire "celui qui conduit archê", c'est-à-dire le principe. Pythagore, celui qui interroge et qui devine Agra. Il semble qu'il y ait eu à Eleusis des initiations non seulement de cabale, mais de science des nombres. C'est là que Pythagore a obtenu la plupart de ses révélations. Pausanias qui avait été initié au sanctuaire d'Eleusis évoque des enseignements cachés. Orphée, dit-on fut tué d'un coup de foudre pour avoir révélé à des profanes les mystères les plus sacrés. Les secrets restaient bien gardés et pour tenter de les percer, il ne reste que peu d'éléments.
A la fin de l'initiation, au moment où l'épopte était définitivement reçu dans le silence le plus complet, on lui mettait sur la langue un grain de blé, et l'on prononçait à cette occasion seulement deux mots que tous les auteurs ont rapporté sans en donner la signification, Knonx ompax qui serait l'équivalent de la formule latine " qui potest capere capiat". Eleusis, l'un des plus anciens sanctuaires grecs, dominé par Déméter, Vierge Mère, associée aux vierges noires de l'Isis antique, deviendra le sanctuaire de Dionysos. Les mystères dionysiaques sont une préfiguration du mystère du sang de l'Eucharistie et constituent avec le grain de blé les prémices du pain et du vin. Telle est peut-être la raison pour laquelle les mystères d'Eleusis ont seuls, malgré la décadence de la Grèce antique, perduré jusqu'au Ve siècle et que certains pères de l'Eglise y ont été initiés. |
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| | From: Myrina_ | Sent: 8/2/2004 9:55 PM |
L'orphisme se présente comme une religion secrète, à caractère initiatique, au sein même de l'ensemble de la religion grecque. Il semble lié aux mystères d'Eleusis et on dit qu'Orphée était le fondateur des Mystères. Il paraît probable qu'Orphée a réellement existé et il aurait laissé un grand nombre de poèmes et d'hymnes sacrés.
Le nom Orphée est symbolique: il s'analyse par or, la racine Aor, la lumière, l'amour - et par phos qui signifie "la lumière" - composant une forme de pléonasme qui s'apparente à la locution latine: lumen de lumine. C'est également la "lumière de l'amour", correspondant parfaitement au personnage qui était la douceur même. Il est musicien et poète, ce qui lui a permis de charmer les Muses. Orphée est surtout connu par la légende de sa descente aux Enfers. Le jour même de ses noces, son épouse Eurydice succombe à la morsure d'un serpent. Orphée charme par la douceur de ses chants les divinités infernales qui acceptent de lui rendre Eurydice à la condition qu'il ne se retourne pas pour la voir avant d'avoir franchi les limites du domaine des ombres. Cette descente aux Enfers est une tentative de deuxième naissance à la vie spirituelle. Selon l'orphisme, l'homme ne peut se libérer du principe mauvais que par une série de purifications répétées au cours de vies successives. L'orphisme, avec son Dieu Dionysos, présente des caractéristiques qui paraissent préfigurer le christianisme. Dionysos est actuellement surtout connu sous sa forme du Bacchus latin, devenu le dieu du vin et de l'ivresse. En réalité, dans les mythes et initiations orphiques et dionysiaques se trouve l'idée d'une ivresse mystique avec le vin transformé en sang qui est bu à l'occasion d'orgies sacrées. Ce terme d'orgie est devenu aujourd'hui l'équivalent de bacchanale alors que, dans l'Antiquité, il s'agissait d'un repas sacré analogue à la Cène. C'est un exemple-type d'antinomie dans le langage, d'autant plus que ce mot contient les deux lettres sacrées R et G. La croyance était reliée à la passion, la mort et la résurrection de Dionysos et la résurrection de tous les hommes pour une vie future. A partir de ces éléments, s'instaure un véritable culte à mystères, célébré la nuit dans des cryptes par des confréries extrêmement fermées dont tous les membres sont astreints au secret. C'est la raison pour laquelle aucune précision ne subsiste. Les rites orphiques ont empiété de plus en plus sur le culte officiel des dieux olympiens: le puissant Zeus allait peu à peu être détrôné par la douce figure d'Orphée, comme Yaveh devait l'être un jour par le Christ. |
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Un grand mythe grec raconte le voyage des Argonautes sous la direction de Jason à la conquête de la Toison d'Or. Le poème qui raconte cette histoire est attribué à Orphée, dont le nom signifie la "lumière de l'or". Apollonius de Rhodes, poète du IIIe siècle, relate toute l'histoire de cette expédition. Jason fut le premier héros qui entreprit un long voyage, un voyage par mer, puisqu'il est censé avoir précédé d'une génération le héros de l'Odyssée, Ulysse. Cette toison est celle d'un bélier. Compte tenu de l'époque attribuée à l'histoire par les différents chercheurs, il semble que cette épopée se passe à l'époque du passage du signe du taureau dans le signe du bélier. C'est la nouvelle révélation partielle faite au passage d'un signe dans un autre. Il s'agit d'aller conquérir la Toison d'Or qui est une connaissance initiatique.
Cette Toison se trouve en Colchide, dans une île située en Mer Inamicale (la mer Noire), dans le bois sacré d'Arès. Les Argonautes (R, G, N) sont au nombre de cinquante. Ce nombre que l'on retrouve dans de nombreuses traditions est toujours le nombre de la plénitude, et pour cause, c'est le nombre de l'Homme, Cinq, auquel on ajoute le zéro, donc pris au sens supérieur. Les Argonautes s'embarquent dans une nef baptisée Argo (R, G). Le bateau est armé d'un mât qui vient de la forêt de Dodone, lieu à caractère presque druidique: ce mât taillé dans un chêne a la particularité de rendre des oracles. Voilà un symbole extraordinaire: une nef, instrument de la conquête de la Toison d'or, de la Connaissance, porte un nom à clé, Argo, clé de la cabale de la science du Verbe. Et ce verbe va se manifester par l'intermédiaire d'un chêne, arbre sacré, axe ciel-terre, devenu axe de la nef, qui va rendre des oracles... Héra leur donna un élixir sans pareil qui fit naître en eux le courage. Médée, la fille du roi de Colchide, possédait un grand pouvoir magique. Curieuse de voir les visiteurs, Médée aperçut Jason. Aussitôt Cupidon, envoyé par Aphrodite, lança une flèche dans le coeur de la jeune fille. Elle y brûla comme une flamme. Toutefois son coeur était tourmenté de crainte car elle devinait ce que son père préparait. Les héros se sont dirigés au bois sacré d'Arès vers le bosquet où la Toison était suspendue à un hêtre. Mais ce bois sacré était gardé par un dragon (dans ce mot se trouvent encore les lettres R, G, N). Médée s'approcha du dragon et l'endormit. Jason prit alors la merveille dorée de l'arbre qui la retenait. En hâte, ils sont tous revenus au navire, comme l'aube se levait. Une fois la Toison conquise, un oracle prédit aux Argonautes qu'ils ne pourront revenir par le détroit des Dardanelles car la route est coupée. Ensuite les Argonautes vont passer dans l'antre de Circé: son nom qui comporte les deux grandes consonnes R, C. se retrouve dans les appellations nordiques (Kirké) désignant l'église, au sens de la communauté religieuse qui détient la Tradition. Les Argonautes reviennent donc après être passés au foyer de l'Eglise primitive et peut-être sont-ils pour quelque chose dans la transmission de la tradition antique...
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On remarque, figurant dans un grand losange en mosaïque, un trident, arme magique de Poséidon, qui est un symbole trinitaire grâce à la hampe avec ses trois dents. Un véritable bandeau comportant un petit fil à chaque bout est noué autour de la hampe du trident. Il s'agit, le dessin est très net, d'un bandeau que l'on attachait sur les yeux du récipiendaire. Lorsqu'il avait réussi à pénétrer dans le sanctuaire, on le lui enlevait, symbole de la nouvelle vie à laquelle il était appelé et de la connaissance qu'il avait reçue. |
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| From: Myrina_ | Sent: 9/29/2004 7:48 PM |
Le texte le plus ancien qui tente de montrer comment le monde s'est organisé est celui d'Hésiode qui vivait au VIIIe siècle avant J.-C. L'ouvrage le plus connu, capital, est la célèbre Théogonie, dans laquelle Hésiode essaie d'exposer la naissance de l'univers. Cette théogonie semble mettre en forme les traditions antiques qui jusque-là se transmettaient d'une manière orale. On y trouve un certain nombre d'allusions à la notion de cycles et de l'évolution cyclique de l'humanité, des âges successifs qu'a connus la création. En Occident, Hésiode est le premier à écrire sur ces différentes théories. Les cycles sont habituellement représentés par des cercles concentriques, sous la forme d'une spirale. La tradition hindoue fait allusion au cycle d'humanité actuel de 64 800 ans. Pour lui, au commencement était le chaos. Hésiode explique comment il envisage ce chaos. Ce n'est pas le néant, c'est L'Etre avec un E majuscule, par Essence, où il n'y a rien qu'espace étendue pure, infini sans limite... De ce texte d'Hésiode ressort une idée métaphysique précieuse qui sera à l'origine de tous les systèmes métaphysiques qui verront le jour après lui. Dans ce principe tout est inclus, mais la création n'est pas encore faite. De cet Etre principe, chaos primordial, se manifeste, et c'est la première manifestation, l'équivalent du fiat-lux: Gaïa la déesse, dont on trouvera plus tard le nom transposé, mais c'est le même, Géa ou Gê, qui représente non pas la terre, mais la Matière universelle de laquelle tout va découler. C'est une émanation de cet Etre suprême, une base simple, une potentialité. Hésiode souligne les différentes étapes cycliques de Gaia qui fait encore partie intégrante de l'Etre suprême. Le positif et le négatif sont encore indifférenciés, absolument androgynes. C'est l'équivalent de la phase de la Genèse où, à côté de Dieu, le principe, qui n'avait encore rien créé, il y avait les Eaux primordiales qui étaient à côté de lui et en lui, et qui n'étaient pas encore extériorisées. Les Grecs ont été parmi ceux qui ont bien compris que la mer, l'élément eau, était intimement lié à la terre, à la Terre Mère, à Gaïa. La science considère maintenant que la vie la plus primitive est apparue sur la terre au fond des océans. Les Grecs qualifiaient l'océan de père des choses, manière poétique de transcrire une affirmation scientifique. Puis au deuxième stade, émané directement de cette Gaia, surgit la première création: Ouranos qui deviendra dans la mythologie classique la représentation du ciel. Dans le texte d'Hésiode, les deux termes d'Ouranos et de Gé sont continuellement associés et cela donne R.N.G. On remarque également la racine Our rencontrée en Assyrie. D'Ouranos et de Gaia, dualité positif négatif, attraction répulsion, division organique de l'univers, va naître un troisième personnage, de telle sorte qu'ils formeront une véritable triade. Ce troisième personnage est Eros. Dans le texte d'Hésiode, cela est bien souligné, Eros n'est pas l'amour manifesté, mais le principe même de l'Amour. On peut remarquer une similitude linguistique d'Eros avec Aor. La différence entre Gaia et Rhéa est subtile. En premier lieu se trouve Gaia, la Matière universelle qui était à côté de Dieu avant même la création, avant le "fiat lux". En second lieu, apparaît Rhéa-Cybèle, la Terre Mère, type même de la déesse-mère antique, qui deviendra la "Mère des dieux". Chacune est éternellement vierge, éternellement mère de l'ensemble de la création.
La Grèce est inconstestablement un noyau qui a condensé et écrit un certain nombre de traditions qui viennent de la Thrace, de la mer Noire, du Pont-Euxin, de la Crète, de l'Egypte, de l'Asie mineure... Les noms des dieux sont là comme des témoins de connaissances plus anciennes. Ganymède, l'homme du Verseau, est donné dans la mythologie grecque comme devant verser son urne qui contient l'ambroisie. Ganymède signifie : "celui qui conduit cers la Connaissance": dans ce nom, on trouve les deux consonnes du mot Agni et de gnose, gnosis en grec. C'est la promesse de la révélation qui viendra avec le nouveau cycle. |
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