Toute la véritable richesse dans l'histoire des religions se situe au niveau de l'interprétation des symboles, et à ce niveau, le christianisme a su effectivement faire apparaître une nouveauté décisive au titre de sa révélation.
Qu'est-ce qui distingue la foi chrétienne de la religion des Anciens Egyptiens ?
Le christianisme peut se prévaloir de l'exploit d'avoir pleinement saisi le symbolisme central de l'Egypte ancienne dans sa teneur spirituelle et de l'avoir élevé, dans sa pure intériorité, au rang d'expression centrale de sa propre foi.
Dans la ligne de ce refus délibéré de Jésus de toute course à la puissance extérieure, "est grand" celui-là seul qui se demande à qui, parmi les hommes qui l'entourent, il pourra se montrer secourable par sa manière d'être et d'agir.
Le véritable "roi" pour Jésus est celui qui vit l'idée de la filiation divine comme une vérité valable pour tous.
Dès le Moyen Empire, avec la religion d'Osiris, commence une sorte de démocratisation de la piété égyptienne, où la croyance en l'immortalité de la vie n'est plus le seul privilège du pharaon, mais s'étend à tous.
Mais cette intériorisation de toutes les formes d'expression de l'Egypte ancienne prépare précisément dans le silence le message du christianisme, message de la divinité du fils de l'homme et d'immortalité.
L'impuissance de fait du pharaon, fils de Dieu, sur le trône de l'Egypte ancienne devient le meilleur terreau pour préparer l'expérience en un roi dont le Royaume n'est pas de ce monde.