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Les pèlerinages médiévaux des XIème et XIIème siècles liés aux cultes des Vierges noires correspondent à une époque-repère, à un moment d'intense présence mariale en Occident. 
Le culte des Vierges noires doit être mis en relation avec l'hermétisme chrétien. La vérité fondamentale et secrète du christianisme est son essence alchimique : il est l'Alchimie réelle et totale, la christogénèse amoureuse et sacrificielle qui sépare le pur de l'impur. La plupart des traités d'alchimie se présentent sous forme d'un songe ou d'une vision. 
L'alchimie appartient, selon l'expression d'Henri Corbin, au monde de l'Imaginal; l'orientaliste Henri Corbin a inventé ce néologisme, l'Imaginal, afin de bien montrer qu'il est autre chose que l'imaginaire tel que le conçoit notre psychologie exotérique �?et son obédience psychanalytique plus précisément. Car il ne s'agit pas ici d'un onirisme psychique, tel que certains surréalistes par exemple le pratiquèrent dans notre littérature, mais d'un véritable onirisme spirituel, celui que devinèrent Rimbaud, Nerval ou Villiers de l'Isle-Adam. L'Imaginal, c'est le monde de la réalité objective de la Révélation �?et l'Annonce faite à Marie appartient à ce monde spirituel que l'on peut aussi concevoir comme celui des analogies et des symboles. 
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Le culte des Vierges noires intègre la figure mariale dans le symbolisme du Grand œuvre alchimique �?qui est la finalité même de la doctrine. La relation des Vierges noires à l'Art royal est inscrite dans le cœur de nos cathédrales, cette crypte souterraine où Marie symbolise la matière des alchimistes. 
La Diane d'Ephèse, une ancêtre historiquement reconnue bénéficiant du même régime de culte, avait la peau en bois d'ébène du plus beau noir. (Diane signifiant "de la lumière"). 
Comme toute science traditionnelle opérative, la méthode alchimique se fonde sur l'imitation de l'acte cosmogonique primordial. 
On n'ignore plus que le sens du Grand œuvre est d'opérer une transmutation de la matière simultanément à la transfiguration de l'âme de l'adepte. Il s'agira pour le philosophe de réaliser le mariage hermétique entre l'igné, l'âme sulphur, et le volatil, l'esprit mercure. On se rappellera qu'en Inde le mercure est la semence de Shiva à qui l'on consacre des linga mercuriels. Le mercure est donc le principe masculin, le yang : il a le pouvoir de purifier et de fixer l'or, c'est une nourriture d'immortalité, symbole du soma, dont le Tantrisme s'applique à contrôler la sécrétion et la circulation. 
Sur la voie alchimique, la Vierge noire joue le rôle de Grande initiatrice: elle est le modèle auquel l'âme de l'initié doit se conformer. Dans cette perspective, l'âme devra s'anéantir, entrer dans la Nuit obscure, afin que l'éclair de l'Esprit puisse infuser la noirceur, rendre blanche la terre noire et la transfigurer en Eau vive. 
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L'ange Gabriel est l'ange archétype de l'humanité. 
Sohrawardi 1155, (Iran) -1191, ce philosopohe mystique est le fondateur de l'illumination. Dans l’un de ses plus beaux livres, Le Bruissement des ailes de Gabriel, l'Esprit-Saint, assimilé à l’archange Gabriel, parvient à réunir dans la contemplation, l’âme avec l’intellect. Ce texte est reconnu par tous les chercheurs comme l'un des plus beaux "récits mystiques". Il offre aussi une explication de l'intériorisation de l’univers des Lumières, clé de toute l'œuvre. 
 Dans ce récit d'initiation d'une beauté sublime, Sohrawardî montre le symbole de la dualité de la Nature parfaite à partir des ailes de l'Archange qui sont les symboles de l'esprit et du psychisme (Noûs et Psychê). Ainsi l'Esprit-Saint, envoyé à Maryam, se montre avec deux ailes, l'une pure et l'autre, non pas la ténèbre ahrimanienne, mais comme un bruissement cendré, lunaire �?et pourtant, dans ce reflet de la lumière, par la volonté de Dieu, les ténèbres peuvent s'engouffrer. 
Lorsqu'une âme rencontre l'archange Gabriel, c'est son "ange personnel" qu'elle voit. L'ange personnel est ce que la doctrine sohrawardienne de la Lumière nomme "Nature parfaite". 
La Science d'Hermès est la science de l'Invocation de cette Nature parfaite. René Guénon a défini l'hermétisme comme appartenant au domaine de l'Initiation royale. C'est une tradition d'origine égyptienne hellénisée, transmise par les arabes au monde chrétien médiéval. 
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| | From:  _Eve__1 | Sent: 11/9/2007 7:00 PM |
Notre Dame a une triple signification. C'est tout d'abord, la Mère cosmique, l'aspect féminin de la divinité, le négatif à côté du positif avant la création, avant toute manifestation. C'est la Matière éternellement vierge à laquelle les textes sacrés font allusion en parlant des eaux primordiales. C'est l'Eternel Féminin dans le principe. 
Le deuxième aspect de Notre Dame est la terre nourricière; la manifestation originelle lorsqu'elle est manifestée. Elle est représentée par les déesses antiques comme Cybèle, Démeter, la mère des dieux et des initiés. 
Enfin, Marie, déclarée Mère de Dieu est en effet un aspect de la Mère cosmique, la manifestation des deux autres aspects, et c'est pourquoi , dans son incarnation sur terre, elle est exempte du péché originel. 
Les trois coups de l'Angélus, accompagnés de trois Ave Maria, correspondent aux trois aspects de Notre Dame. * 
L'Angélus est une prière catholique qui commémore l'Annonciation. Elle tire son nom de ses premiers mots, "Angelus Domini nuntiavit Mariæ". * Jacques D'Arès. Au delà du christianisme. Encyclopédie de l'ésotérisme, tome 4. Paris: Jean-Pierre Delarge, éditeur, 1976. |
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Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam. 
Les cathédrales, construites sous l'impulsion de saint Bernard et des cisterciens, des templiers et des compagnons constructeurs, sont toutes dédiées à Notre Dame, vocable pour désigner la Vierge Marie. Ce terme, que l'on retrouve à la même époque chez les troubadours, cache un profond enseignement ésotérique, reflet de la Tradition primordiale. 
Dans une invocation templière, il est dit: "Rendons grâce à la Vierge Marie, Notre Dame, pour ce qu'elle est chef de notre Ordre, car Notre Dame était au commencement de notre Ordre..." Pourquoi "au commencement"? Est-ce un indice de ce que la chevalerie templière détient un enseignement traditionnel correspondant aux petits et aux grands mystères antiques? On sait que les Templiers vouaient un culte particulier à Notre Dame et aux Vierges noires, matière première, centre originel de la non-manifestation, qui enfanta, tout en demeurant pure, le Verbe incarné, synthèse du Ciel et de la Terre par ses deux natures divine et humaine: le sable et l'argent du baucent. 
Couleur chthonienne, le sable (la Substance et le Soi universel) est la materia prima, la terre fertile, qui contient la virginité primordiale, la vie latente, porteuse des germes d'une future création. L'argent (le blanc) est le symbole du futur initié, du candidat, du novice. Le futur Templier "mourait" et "renaissait" en revêtant le manteau immaculé propre à son degré de perfection qui, au Moyen Âge, s'incarnait dans la noblesse, état de la perfection totale. Non nobis, Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam. "Non pour nous, Seigneur, non pour nous, mais pour la Gloire de Ton Nom".
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