De: lynx818    Envoyé le: 14/04/2006

 

 

Pour plusieurs générations, la trilogie du Seigneur des anneaux de Tolkien, a tenu lieu à la fois de manuel d'initiation, de monde où déployer l'imagination créatrice, et de compendium métaphysique où, sous les couleurs de la fable, se réfléchissait au plus profond l'éternel combat du Bien et du Mal, l'affrontement de la lumière aux ténèbres ­ le camp de la lumière ne pouvant jamais compter que sur la faiblesse humaine qui se découvre à la fin comme, peut-être, la plus extrême des puissances.

 

 

Oeuvre éminemment symbolique, enracinée dans les plus anciennes mythologies nordiques ( scandinave, bien sûr, mais aussi parfois celtique, et surtout saxonne: on retrouve partout des traces du Beowulf dans tous les livres de Tolkien), le Seigneur des anneaux fait sans cesse appel au rêve comme puissance de révélation, et à l'imagination comme trace et mise en acte de ce qu'il faudrait appeler une mémoire métahistorique, c'est-à-dire une mémoire de l'âme au-delà du temps et de l'espace concrets.
D'où l'ambiguïté du film (tout du moins de la première partie) : comment montrer ce qui ne relève d'aucune réalité sensible, comment transcrire visuellement ce qui ne relève pas tant de nos yeux de chair que du regard de l'esprit ?
Comment incarner des êtres aussi aériens que les Elfes, comment suggérer les royaumes de lumière alors que, selon un processus aujourd'hui bien connu, toutes les forces du Mal sont, elles, bien rendues et présentes ?

Toutes choses égales par ailleurs, c'est un Dreyer ou un Rossellini de l'imagination symbolique qu'il eût ici fallu... En espérant que, dans la découverte qu'en font beaucoup de jeunes spectateurs, ils iront ensuite à la découverte du texte - et de ce qui le dépasse sans arrêt : l'intuition d'une chevalerie spirituelle où chacun coopère au salut même du monde.  

© Michel Cazenave  http://www.nouvellescles.com/Chroniques/Cazenave/Seigneur.htm

 

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De: lynx818       Envoyé le: 7/20/2006 

Un article trés intéressant avec un interview de Marija Gimbutas, auteur du livre: "Le langage de la déesse ".

 

 

 

Marija Gimbutas est en grande partie responsable du nouvel intérêt pour les religions orientées vers le culte de la Déesse. Pendant quinze années, Marija a été impliquée dans des fouilles en Europe du sud-est et méditerranéenne, qui ont dévoilé l'existence d'une culture préhistorique de la Déesse.

Les systèmes symboliques sont très différents. Tout ceci reflète la structure sociale. La structure sociale indo-européenne est patriarcale, patrilinéaire et la psyché est guerrière. Chaque Dieu est également un guerrier. Les trois dieux indo-européens principaux sont le Dieu du ciel brillant, le Dieu des enfers et le Dieu du tonnerre. Les déesses féminines sont les jeunes mariées, les épouses ou jeunes filles sans pouvoir et sans créativité. Elles sont justes là, ce sont des beautés, ce sont des Venus, comme l'aube ou des jeunes filles au soleil.

Le système qui a existé dans la culture « matristique » avant les Indo-Européens en Europe était totalement différent. Je l'appelle matristique  et non matriarcal, parce que matriarcal réveille toujours des idées de domination et est comparé au patriarcat. Mais c'était une société équilibrée, les femmes n'étaient pas vraiment si puissantes qu'elles auraient usurpé tout qui ce qui était masculin. Les hommes étaient à leur position légitime, ils effectuaient leur propre travail, ils avaient leurs fonctions et ils ont également eu leur propre puissance. Ceci est reflété dans les symboles où vous trouvez non seulement des déesses mais également des dieux. 

 

 

http://hommefemme.joueb.com/news/104.shtml