Jacob Böhme occupe effectivement une place singulière dans l'histoire de la mystique traditionnelle.
Parmi les voies d’accès à l’ésotérisme occidental, à côté de la voie de « Dieu dans l’Unité pure », selon Maître Eckhart, et de la tradition hermétique et alchimique, on rencontre une troisième voie, la plus proche de nous, au moins historiquement, qui est la voie de la Sagesse divine, ou encore de « la chaste vierge de la Sagesse divine ou Sophia », d’après Jacob Böhme.
« La régénération de l’homme après la chute d’Adam s’accomplit de la même manière que la naissance de la nature éternelle, et l’œuvre des Sages à la recherche de la pierre philosophale ne se déroule pas autrement » (De la signature des choses, VII, 78).
La Nature Éternelle est le perpétuel miroir de Dieu. Son "corps" dont le reflet dans le monde de Lumières est la Vierge Sophia, projection féminine du Fils engendré par le Père. C'est La Sainte-Esprit des anciennes gnoses, l'épouse virginale que tant de boehmistes auront tendance à assimiler à la Vierge Marie.
L’œuvre de Jacob Böhme - le maître cordonnier, c'est-à-dire "compagnon" de Görlitz - constitue une somme de connaissances traditionnelles qui ne peuvent être ignorées.