Bonjour FleurDeLys,
Merci pour cette remarquable clarification nécessaire au bon déroulement de nos échanges.
De fait le questionnement suivant porte sur cet "essentiel préservé". Le mot "essentiel " étant dérivé de l'indo-européen "se trouver" avec un fort sens de durée (dans le temps). Et du verbe grec "eimi": "je suis".
Donc la Tradition porte sur la question difficile de l'Etre, c'est donc une ontologie (du grec "ontos": être). En philosophie: spéculation sur l'être en tant qu'être, sur l'être en soi.
A ce niveau il faut s'efforcer à la crédibilité du discours que l'on souhaite tenir en ce lieu consacré à la tradition primordiale. Le questionnement sur l'être a été porté au summum de l'approfondissement au moyen des mots, du langage, par le philosophe allemand Martin Heidegger. Avec lui se pose le problème majeur de la déviation profonde du sens et de l'essence de l'être dans l'histoire de la pensée, ce dévoiement fatal se produit dès la fin des penseurs présocratiques: Empédocle, Héraclite, Parménide. Après eux l'être est perdu, l'être se perd. Il se perd dans les brouillages langagiers multiples et déjà théologiques de Platon qui donne le départ fatidique des grands montages théologiques ultérieurs s'éloignant toujours plus de l'essence de l'être.
Ainsi le cheminement de la pensée en quête de l'être sera de rebrousser chemin, un retour, constant, vers le début du véritable commencement du "penser ": les présocratiques. Mais Heidegger estime en fait que nous n'avons pas encore réellement commencé à penser! Aussi faut-il nous atteler à cette tâche!
En ce sens, je souhaite de tout coeur que nos échanges soient fructueux et propices pour nous tous et toutes sur ce long chemin du "penser profond".
Bien amicalement,
Lynx