Des ribambelles de bambins trottent à l'infini sur ton ventre de sable
pour tenir à deux mains une onde insaisissable.
Leurs cris de joie sont des grâces qu'il nous faut apprécier,
car l'innocence appelle la beauté.
Un vent de Sud m'enveloppe de sa moite tiédeur
et je ne me lasse guère, les yeux au ras de l'eau,
d'admirer la danse sinueuse des villages brumeux ceinturant le Bassin.
Une pinasse élancée remonte le jusant de sa toux régulière.
Un chaland de nos pères dérive lentement autour d'un pieu rongé�?BR>Hommes et femmes d'huîtres, à la marée liés,
de vieux bateaux par derrière vous portent encore leurs ultimes fardeaux.
Je n'imagine pas, quand dans vos officines
je vous viens acheter les fruits de l'océan,
combien il vous fallut de temps de fatigue et de peine,
pour ce que sans y penser j'avale en un instant.
Les benèzes ne coiffent plus le chef des vaillantes parqueuses
et la serge éclatante ne ceint plus le corps des pêcheurs de jadis.
Mais le montant lassé de ses vieilles conquêtes, se retire déjà ,
découvrant les esteys, en livrant aux regards les concessions d'antan
où les piquets tordus, comme des centenaires,
balisent jusqu'à demain les éboulis des parcs désaffectés.
Un chien de mer, ivre de vent salé, course les hirondelles.
En vain�?La bête de rage aboie contre le ciel.
Dans les derniers bassins, où les huîtres se baignent,
des mules prisonniers attendent jusqu'au soir le flot libérateur et dans le grand chenal,
enchâssé dans la vase, quelques bateaux légers glissent en silence vers des ports étrangers.
Alors, sortant de l'onde, chevelure peignée par le flux et le reflux,
apparaît le varech dans sa verte livrée.
Quant à la vieille source, elle coule sereine en dépit des années
et même si parfois son débit est un filet menu, elle chuchote encore pour ne pas se tarir.
Elle verse à deux pas le reste de son age dans un ruisseau rouillé qui l'emmène à la mer.
Les benèzes ne coiffent plus le chef des vaillantes parqueuses
et la serge éclatante ne ceint plus le corps des pêcheurs de jadis.
Andernos, ne change pas trop vite, nos âmes tourmentées ont besoin de ta paix.
Michel Olivier a choisi pour vous
parmi ses oeuvres. inture :
Sa Peinture :
Une nouvelle vision picturale appelée
PLANART