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| | From: __Sophie___ (Original Message) | Sent: 6/22/2006 7:52 PM |
Judas, Da Vinci Code et la fascination du complot Un authentique manuscrit antique intitulé « Évangile de Judas » vient d'être redécouvert. Plus fort encore que le Da Vinci Code, qui malgré ses efforts pour faire croire le contraire, reste une oeuvre de fiction ! Les organisateurs de la conférence de presse du National Geographic, à Washington, qui ont les premiers «présenté» cette découverte, ont habilement joué sur son caractère sensationnel: un évangile signé par le disciple qui a trahi Jésus ! Un texte qui explique les raisons profondes de son acte et le disculpe ! Un manuscrit qui donne une version différente de l'histoire racontée par les quatre Évangiles dits «canoniques», c'est-à-dire reconnus par l'ensemble des Églises chrétiennes ! Et ils ont minimisé l'autre face de l'information, qui leur convenait moins, car peu spectaculaire et déjà connue : cet évangile est relié au courant religieux ésotérique bien connu de l'Antiquité tardive (du IIe au IVe siècle), appelé «gnose», inspiré à la fois de philosophie grecque, des Écritures juives et des premiers textes chrétiens qui commençaient alors à se répandre. Sur ce mouvement, les spécialistes disposaient déjà de nombreux textes, notamment des «Évangiles» attribués à différents disciples de Jésus et retrouvés eux aussi en Égypte, à Nag Hammadi, en 1945. La gnose a connu de nombreux avatars à travers les âges : des disciples de Mani (fondateur du manichéisme, au IIIe siècle de notre ère) aux cathares albigeois du Moyen-Âge, des alchimistes aux rosicruciens. Les éditeurs du National Geographic, en bons professionnels de la communication, ont tout de même fourni aux journalistes des éléments nécessaires à une vraie compréhension de ce texte et de son importance historique : ils ont donné une datation du manuscrit copte (IVe siècle) et du texte original grec qu'il recopie (milieu du IIe siècle) et répondu aux questions qu'on voulait bien leur poser. Malgré tout, certains compte-rendus parus dans les journaux, sur les sites, et des reportages télévisuels ont immédiatement considéré que cet «Évangile de Judas» était l'équivalent d'un «cinquième Évangile» qui nous avait toujours été caché. Sous-entendu : il est plus véridique que les autres, selon le principe connu que ce qui est «nouveau» est censé, par définition, tout remettre en cause. Vraiment ? Si l'exagération d'un tel propos peut faire sourire, elle donne aussi à réfléchir sur notre manque de distance vis-à-vis des sources, fussent-elles antiques, et nos difficultés à replacer les informations dans un contexte, fût-il historique. Mais en quoi le Judas positif de cet évangile tardif serait-il plus historique que la figure traditionnelle? Si «l'Évangile de Judas» possède un intérêt historique indéniable, c'est parce qu'il vient enrichir ce corpus de textes rejetés par les premiers chrétiens qui y voyaient un danger de confusion avec «leurs» Évangiles. Le roman Da Vinci Code a d'ailleurs abondamment exploité cette veine. Sophie Laurant, chef de rubrique au Monde de la Bible |
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L'Évangile de Judas est un manuscrit en papyrus de 26 pages écrit en copte dialectal, datant du IIIe siècle ou du IVe siècle. Il fait partie d'un codex d'une soixantaine de feuillets appelé « Codex de Tchacos », contenant aussi deux textes apocryphes : l'Épître de Pierre à Philippe et la Première Apocalypse de Jacques, qui se trouvent aussi dans les manuscrits de Nag Hammadi. Ce codex a été vraisemblablement découvert en 1978, dans les sables du désert égyptien près de El Minya. Grottes près de El Minya en Égypte. Cet évangile a été composé dans la première moitié du IIe siècle et est en fait une traduction copte d'un texte grec plus vieux encore. Saint Irénée, évêque de Lyon, en fait mention à la fin du IIe siècle dans son ouvrage: Contre les hérésies (livre 1, chapitre 31, alinéa 1). L'évangile de Judas y est attribué à la secte gnostique des Caïnites. Jésus demande à Judas de venir et dit qu'il lui révèlera des secrets inédits. Car existe un royaume sans bornes dont aucune génération d'anges n'a connu toute l'étendue et où se trouve l'Esprit, immatériel, que nulle pensée du coeur n'a jamais pu appréhender, et à qui aucun nom n'a jamais été donné. Le salut : Ce n'est pas le Christ extérieur qui nous sauvera, mais notre Christ intérieur. Les historiens disent que dans toutes les religions, il y a un enseignement pour tous qui consiste en cultes, dogmes et rituels, lectures de textes, comme les Evangiles, tout ceci constitue l'enseignement exotérique. Ils confirment également qu'il y a aussi un enseignement qui est transmis de génération en génération, parfois de bouche à oreille, qui est la gnose ou enseignement ésotérique. Ceci rejoint les enseignements traditionnels de tous les temps. Les évangiles apocryphes, comme celui de Thomas et celui de Judas, mettent l'accent sur notre propre divinité: nous sommes littéralement "des fils de Dieu", puisque l'étincelle divine est en nous; encore faut-il en prendre conscience. Ces deux évangiles mettent l'accent sur la nécessité de chercher en nous et pas à l'extérieur de nous. |
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LA DOCTRINE DE L'ÉVANGILE DE JUDAS Le texte débute par ces mots: « Voici la révélation que Jésus a faite à Judas trois jours avant la Pâques.» Le récit commence par montrer Jésus qui rejoint ses disciples en train de préparer la cérémonie. Judas lui dit : "Je sais qui tu es et d'où tu viens, du royaume immortel de Barbèlô et le nom de qui t'a envoyé, je ne suis pas digne de le prononcer". Dans le monde spirituel de l'Evangile de Judas, confesser que Jésus est issu du royaume de Barbèlô revient à confesser qu'il est un être divin et le fait de déclarer ineffable le nom de qui a envoyé Jésus revient à reconnaître que le vrai Dieu est l'Esprit Infini. Voyant que Judas était prêt à être illuminé, Jésus le prend à part. Il lui enseigne les mystères du Royaume. La publication de ce texte permet donc de mieux connaître la pensée gnostique.
Cet évangile présente Judas comme un initié, comme un disciple qui cherche à accéder à des connaissances mystiques sur les origines du Christ et du monde. Jésus demande à Judas de venir et dit qu'il lui révèlera des secrets inédits. Jésus enseigne Judas en matière de Cosmologie : l'Esprit et l'Auto-Généré: Infini, qui ne procède que de lui-même, un "hyper Dieu" vu qu'il y aurait un Dieu-écran. Cependant cette traduction de l'évangile de Judas révèle une figure de Judas qui ne correspond pas exactement à l'image que lui ont donné les médias. Il n'est pas dit explicitement dans le texte que Jésus a demandé à Judas de le livrer. Cette phrase isolée laisse aussi à penser qu'il y avait, dans les parties détruites du manuscrit, d'autres indications sur les rapports entre Jésus et Judas. De plus, il faut éclairer le texte par ce que nous savons sur la secte des Caïnites dont faisait partie le rédacteur de l'évangile de Judas. LA GNOSE ET LA SECTE DES CAÏNITES La gnose est un courant de pensée complexe qui a pris des formes diverses et comporte différents aspects. C'est d'abord une philosophie ésotérique où l'on trouve le salut par l'initiation aux mystères cachés. Pour la gnose, le Dieu véritable est caché aux yeux des hommes par un dieu inférieur créateur du monde, le dieu de la Bible. La gnose rejette donc le dieu de l'Ancien Testament qu'elle considère comme un démiurge. Ce démiurge est responsable de toutes les imperfections du monde. Le monde créé est infecté par le mal, les ténèbres et le péché. Pour les gnostiques, Jésus est un maître spirituel chargé de guider les hommes vers la connaissance du vrai Dieu caché. Jésus n'est pas le fils du dieu de l'Ancien Testament. Selon les Caïnites, Le Dieu de l’Ancien Testament, d’une nature très imparfaite, masquait le vrai Dieu, inconnaissable. Le mouvement gnostique est apparu au alentour de 70 après J.-C. et s'est développé jusqu'au IVe siècle. Il comprend de nombreuses sectes. Le monde chrétien était très divers à ses débuts. Après 313, date où le culte chrétien est autorisé par l'empire romain, l'Église à écarté les textes gnostiques du canon officiel des textes bibliques et les a appelés apocryphes. Beaucoup de manuscrits de ces textes ont peu à peu disparu. Beaucoup de sectes gnostiques avaient leurs propres textes de référence, différents des écrits conservés dans le Nouveau Testament. Il nous en est parvenu un certain nombre intitulés «évangiles», «épîtres», «actes» ou «apocalypses», attribués faussement à tel ou tel apôtre (Pierre, André, Jacques, Philippe, Thomas etc...) ou à tel personnage ayant connu Jésus, comme Jacques son frère, Marie de Magdala ou Nicodème... Ces textes, aujourd’hui publiés, sont une source indispensable à l’histoire du christianisme naissant, beaucoup plus divers qu’on l’a dit parfois. La figure de Judas est évidemment réhabilitée « mais il faut dire et redire qu’il s’agit d’une interprétation postérieure, imaginée au IIe siècle ap. J.-C. Vous ne trouverez ici aucune information historique nouvelle sur le véritable Judas Iscarioth. La publication des fragments de cet évangile donne, sans aucun doute, un éclairage intéressant sur les idées de la secte des Caïnites et les fondements de leurs croyances. |
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J'ai l'impression que les Caĩnites honoraient Caĩn parce qu'il représente un principe révolutionnaire de liberté alors qu'Abel ne représente que la simple soumission à une divinité. La liberté permet d'emprunter des détours multiples dans le monde et d'extraire plus de lumières d'expériences possiblement douloureuses, de fructifier vraiment. |
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De même les gnostiques appelés Séthiens honoraient Seth parce qu'il représente un principe révolutionnaire de liberté. Seth: La conscience libre et non enchaînée à l'illusion de la matière. (l'essence) Caĩn: La conscience enchaînée à l'illusion de la matière suite à des choix erronés.(l'ego) Abel: L'âme immature qu'il reste à forger, à ouvrer... Grâce au travail personnel d'auto-connaissance, les gnostiques libèrent leurs consciences enchaînées à l'illusion du monde matériel pour tisser leurs âmes humaines. Plus l'attachement au monde aura été profond, plus le travail sera intense. Et plus l'âme aura d'ampleur, de pouvoirs, de facultés, de vertus, de sagesse et de lumière. "L'homme se resaisit dans sa vérité, se ressouvient et reprend conscience de soi, c'est-à-dire, de sa nature et de son origine authentiques... " (Henri-Charles Puech) |
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