Alors que maintenant un "signe" n'a presque plus de "signification", autrefois il recelait une véritable connaissance. Actuellement la plupart des lettres n'ont plus de signification en elles-mêmes, alors que dans l'Antiquité, un signe, et notamment un signe d'écriture était non seulement une lettre incluse dans un mot et lui donnait une certaine valeur compte tenu de l'association des autres lettres, mais la lettre elle-même avait une signification profonde. La lettre avait d'abord une valeur numérale qui n'est plus utilisée qu'en cabale; ensuite la lettre elle-même pouvait avoir parfois une signification en fonction de sa forme, car elle constituait un véritable symbole.

 

  

 

Il faut faire une distinction entre l'homme doué de l'étincelle de l'Esprit divin et Dieu lui-même. En cela, par ces pensées métaphysiques, les philosophes de la Grèce antique essayent de lutter contre l'interprétation matérielle des mythologies. En effet, dans celles-ci les dieux se présentent toujours sous la forme d'hommes et les hommes leur ressemblent; on leur prête des qualités et des défauts humains...

 

 

 

L'homme en arrive à considérer Dieu comme à son image, et c'est bien ce que l'on constate dans de nombreuses religions par l'intermédiaire des représentations anthropomorphiques. Fatalement, une telle conception démystifie la divinité.

La pensée d'Héraclite comporte un point important, l'idée du combat et de l'harmonie des contraires. C'est un thème connu de toutes les civilisations antérieures, celui de la lutte des ténèbres contre la lumière.

 

  

 

Mais pour Héraclite, le combat est beaucoup plus précis, à la fois visible et plus métaphysique. Pour lui la nature aime les contraires, mais sait opérer la synthèse pour en faire une harmonie. Cette définition capitale, est formulée d'une autre manière à travers Hermès Trismégiste.

 

 

 

C'est une clé majeure de la compréhension du monde dans son existence et son devenir. On aboutit à une conclusion: tout est un, un est tout, un est dans tout... Héraclite montre le combat constant de ces forces, forces d'attraction et de répulsion, d'amour et de haine. Ce combat oppose l'un au multiple, mais réciproquement le multiple à l'un.

Cette conception presque alchimique montre le devenir de la nature et de l'homme au sein de la création.

 

  

 

Saint Jean, qui sera à l'origine de la conception classique et monumentale du Logos, du Verbe créateur, du Logos Dieu, viendra se fixer, pour écrire son Evangile, à Ephèse, capitale de l'Ionie. Ionie est un nom curieux, c'est le même que Ioan en grec, le nom de saint Jean. Différents penseurs pré-chrétiens considèrent que le nom divin se manifeste à travers les trois voyelles I,O,A, par exemple Jéhova. Elles sont contenues dans le mot Iona avec en plus la lettre N de l'ennéade.

 

 

 

Quelque 700 ans auparavant, dans cette même Ionie, et cette même ville, Héraclite a proposé le même thème du Logos.

 

 

Est-ce la même tradition?