Pour les Pythagoriciens, l'Univers devait nécessairement se manifester par des proportions "justes", par des rythmes, par des nombres: le monde chantait et vibrait harmonieusement. Considérant le cosmos dans son ensemble comme un système harmonieux, ils en avaient déduit que les sept notes naturelles de la gamme étaient en correspondance avec les sept corps célestes connus (le Soleil, la Lune et les cinq planètes visibles) auxquelles s'ajoutaient trois sphères supplémentaires pour atteindre le nombre dix, parfait entre tous (car c'est notamment la somme des quatre premiers entiers).
Un peu plus tard, au IVe siècle, Platon décrit, dans l'Epinomis, cette harmonie céleste, en déclarant notamment que les astres exécutent " le plus magnifique de tous les chœurs ". Cette tradition, assimilant le cosmos à un instrument de musique, se perpétue pendant le Moyen Âge et jusqu'à la Renaissance scientifique. Pour le Français Marin Marsenne, tout ce qui s'exprime par des proportions peut être traité en termes d'harmonie et donc, en particulier, la disposition des orbes célestes. A la même époque, l'astronome allemand Johannes Kepler reprend l'idée qu'un astre émet un son d'autant plus aigu que son mouvement est rapide, et l'adapte à sa découverte de la nature elliptique des orbites planétaires: des intervalles musicaux bien définis sont associés aux planètes.