Au moment de l'Ascension de Jésus, l'Eglise, près de sa naissance, ne comptait guère plus d'une soixantaine de personnes, y compris la mère du Christ et les douze apôtres, Judas ayant été remplacé par Mathias.
La vie de cette Eglise naissante est racontée dans les Actes des Apôtres. On y admit au fur et à mesure tous ceux qui, en recevant le baptême, devenaient de ce fait des chrétiens.
Etant donné que le christianisme prend naissance autour de Jérusalem, en milieu hébraïque, les tout premiers chrétiens sont donc des juifs convertis. Les pratique judaïques et les pratiques chrétiennes pouvaient faire bon ménage.
C'est à Marc que l'on attribue l'ensemble des Actes des apôtres. Contrairement à Matthieu, Marc s'adresse aux "gentils" d'origine non juive, devenus chrétiens et n'habitant pas en Palestine.
Dans les dizaines d'années qui ont suivi la mort du Christ, les douze apôtres s'en vont prêcher comme le leur avait demandé Jésus, non point tant en Israël qu'à travers tous les peuples de gentils comme on les appelait alors. Le cheminement de la doctrine s'avère extraordinaire puisqu'en l'espace de dix ans l'Eglise s'étend non seulement à Jérusalem, mais à Antioche, à Tarse, à Ephèse, à Salonique, à Corinthe, à Athènes et à Rome. Paul est l'apôtre des gentils, c'est-à-dire de toutes les personnes qui n'appartiennent pas à la religion judaïque.
En 48, se tient à Jérusalem, une sorte de premier concile des différents responsables de la petite chrétienté: il est alors décidé que les prescriptions de la religion juive ne seront plus imposées aux païens convertis.
L'histoire officielle de l'Eglise affirme que le christianisme serait exclusivement l'aboutissement du judaïsme...
Il serait intéressant d'étudier le concordances et les divergences qui peuvent exister entre ces deux formes religieuse. Certes, le judaïsme a eu un rôle incontestable à jouer dans la formation du christianisme, ne serait-ce que par l'environnement géographique. Le fait que l'avènement du christianisme se produise, de facto, en milieu juif a permis à cette thèse de la filiation exclusivement judaïque de s'imposer malgré les très nombreuses contradictions.
Il est pour le moins curieux de vouloir à tout prix faire de Jésus le Messie d'Israël alors que le judaïsme officiel ne reconnaîtra pas le Christ en tant que Messie.
Dès le premier siècle, la thèse contraire a été proclamée avec force, notamment par saint Paul.
Le christianisme, tel qu'il se présente dans les quatre premiers siècles de son existence, apparaît comme l'épanouissement non seulement du judaïsme, mais de la totalité de la pensée antique.