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"La plus confondante de toutes les énigmes que pose le personnage (de Saül - Paul) est celle de son enseignement. D'où le tient-il ? Pas de Jésus, fût-ce indirectement, puisque Saül ne s'est converti qu'après la lapidation d'Etienne, c'est-à-dire en 32-34, donc de deux à quatre ans après la Crucifixion. Certes pas des Évangiles, qui n'ont pas encore été écrits. De Luc, alors, qui sera un compagnon épisodique ? Il ne le rencontre qu'une quinzaine d'années après sa conversion. A-t-il été alors convaincu par les prêches que dispensent à travers la Palestine les onze et les soixante-dix ou soixante-douze ? Non plus, puisqu'on le trouve furieusement antichrétien jusqu'au prétendu chemin de Damas.

Les exégètes n'ont qu'effleuré le sujet, expliquant la conversion par un cheminement intérieur, quasiment une infiltration insensible de la parole de Jésus. On conviendra toutefois que l'affaire est singulière : voilà un homme qui s'en va par le monde prêchant, le plus souvent au péril de sa vie, le ralliement à un homme dont il ne sait que ce qu'on en dit, et encore, bien peu de chose, car il en ignore et les paraboles et les attitudes et les prodiges que lui prêtent les prêcheurs.

Lui-même brouille savamment les pistes ; il assure que la connaissance qu'il a de Jésus, il ne la tient « d'aucun homme ». On le croirait volontiers, si l'on était tant soit peu enclin à prêter foi à des transmissions surnaturelles de savoir. L'ennui est que ce savoir est bien maigre, comme on l'a vu plus haut. Autrement dit, Saül prêche pour un enseignement qu'il méconnaît. C'est là un cas évidemment fascinant. 

 

Pourquoi Saül ne dit-il pas en clair qu'il a vraiment vu Jésus, et où ? C'est que, s'il le faisait, il annulerait l'objet de la mission qu'il s'est lui-même assignée : conquérir le monde romain. S'il déclare avoir rencontré Jésus en chair et en os, c'est que celui-ci avait survécu longtemps à la Crucifixion, donc c'est qu'il n'était qu'humain, ce que sous-entendent d'ailleurs les Évangiles (à l'exception du passage de l'Ascension, rajouté tardivement à Marc), quand ils décrivent la dernière rencontre des apôtres avec Jésus en Palestine. Si Jésus était humain, lui aurait-on objecté, que venez-vous nous raconter de sa divinité et de sa résurrection ? Le voilà donc prisonnier de son secret. Il tire son ascendant d'apôtre sur le fait qu'il a vu Jésus, mais s'il détaille sa rencontre, il le perd. Il est donc tenu de maintenir un certain clair-obscur, ce qui est bien le cas, d'ailleurs, des Épîtres.

Saül tiendrait-il donc son enseignement de Jésus en personne ? Je l'admets, prenant en cela Saül littéralement au mot, car il dit bien qu'il a vu Jésus, ce qui doit être différencié de ses deux références au chemin de Damas, où il n'a fait que l'entendre. On pourrait donc supposer, en admettant mon postulat, que c'est Jésus lui-même qui l'a instruit.

livre messadie

Mais là, on ne ferait que déplacer le problème. D'abord, parce que Jésus l'aurait bien mal instruit. Et même, l'aurait instruit de travers, à moins qu'il n'eût changé d'avis après la Crucifixion. Le refus de Jésus de soigner l'enfant de la femme syro-phénicienne exprime sans ambiguïté son refus de prêcher aux Gentils : « On ne jette pas de perles aux pourceaux ", dit-il avec un surprenant mépris, avant de céder quand même à la compassion. Or, Saül, lui, prêche obstinément aux Gentils. Visiblement, on l'a vu plus haut, Saül ne connaît pas vraiment l'enseignement de Jésus."
(Gérald MESSADIÉ, L'Incendiaire, vie de Saül, Apôtre, les sources, Robert Laffont, 1991)

Outre le fait que, même si elles sont souvent contradictoires entre elles et toujours fort confuses, ces visions arrangeaient bien les affaires de Paul, son état de santé l'aurait aussi prédisposé à de telles hallucinations :

"L'épilepsie de Saül : l'hypothèse en découle à la fois d'une indication de l'apôtre lui-même, sur « une écharde dans sa chair », et d'une interprétation logique. Dans ses épîtres (Il Cor., XII ; 2-9), Saül, parlant de lui-même, écrit : « Je sais un homme dans le Messie, voici quatorze ans - était-ce dans le corps ? Je ne sais, mais Elohim sait - qui fut ravi jusqu'au troisième ciel. Et je sais que cet homme était-ce dans le corps ou hors du corps ? Je ne sais, mais Elohim sait - fut ravi au paradis. Il y a entendu des mots ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme de dire. je mettrai ma fierté dans un tel homme, mais pour moi-même je ne mettrai ma fierté que dans mes faiblesses. Oui, si je voulais être fier, je ne serais pas fou, je ne dirais que la vérité. Mais j'en fais l'épargne, de peur qu'on ne me compte pour plus qu'il n'est vu ou entendu de moi sur l'importance de ces découvrements. Aussi, de peur que je ne m'exalte, il m'a été donné une écharde dans la chair, un messager de Satan, pour me souffleter, afin que je ne m'exalte pas. Pour cela, par trois fois, j'ai imploré l'Adôn de l'écarter de moi. Mais il m'a dit : "Mon chérissement te suffit, oui, parfaite est la puissance dans la faiblesse." » (Trad. A. Chouraqui) Il ressort de cette exceptionnelle mixture de pathos et d'amphigouri, où Saül prétend ne pas dire la vérité parce qu'elle serait trop flatteuse pour lui, mais où il se laisse aller jusqu'à confesser des entrevues privées avec le Créateur, excentricité qui a été pourtant reprochée à l'auteur de l'Évangile de Thomas, il ressort donc que Saül souffre d'une maladie, de prime abord mystérieuse, puisqu'elle n'est définie que comme « une écharde dans la chair ». Or, cette « écharde » resterait mystérieuse n'était que, dans sa très filandreuse rhétorique, Saül l'associe à ses entrevues avec Dieu. Il a prié Dieu de l'en délivrer, mais dans cet inconcevable tête-à-tête, Dieu a refusé, alléguant que la puissance de Saül résidait dans cette faiblesse.

Deux déductions s'imposent alors : la maladie est chronique et c'est l'esprit de l'apôtre qu'elle atteint, puisque, selon les termes mêmes du texte, passablement immodestes soit dit en passant, elle participe de la « puissance » de Saül. À coup sûr, ce ne sont ni des hémorroïdes ni une furonculose, par exemple. L'indication d'une maladie qui ressortirait à la psychiatrie moderne est fournie par la tournure répétée : « Était-ce dans le corps ? Ou hors du corps ? » C'est que la maladie en question entraîne des absences, pendant lesquelles Saül a des visions célestes.

Voilà donc l'essentiel de ce qui touche à l'indication fournie par Saül lui-même. À ce point-ci de l'analyse, le diagnostic moderne opterait pour l'hystérie plutôt que l'épilepsie, du moins selon les notions courantes. (�?

Mais Saül oriente lui-même les indications (�?

Comme on le voit, la frontière est ténue entre l'hystérie épileptoïde et l'épilepsie, surtout l'épilepsie partielle. À titre purement spéculatif, je postule que les signes indiqués dans les Actes et les Épîtres me paraissent indiquer une épilepsie partielle, en raison des troubles visuels décrits. Mais il faut signaler que ce choix n'exclut pas un apparentement de la crise hystérique épileptoïde avec l'épilepsie partielle. (�?

L'épilepsie de Saül a été, jusque récemment, rejetée, sous le prétexte qu'elle n'expliquerait rien. Il semble, bien au contraire, qu'elle expliquerait bien des traits de Saül, notamment son irritabilité, qui l'a mené à des attitudes querelleuses avec Pierre et Jacques, et la religiosité, qui est un trait notoire du comportement épileptoïde. Il ne s'agit donc pas là d'une affliction sans effet sur la vie de l'apôtre, mais au contraire d'une composante fondamentale de la biographie de l'inventeur du Christianisme.
(Gérald MESSADIÉ, op. cit. - Note 6)