" Bien que l'été soit généralement considéré comme une saison joyeuse et l'hiver comme une saison triste, par là même que le premier représente en quelque sorte le triomphe de la lumière et le second celui de l'obscurité, les deux solstices correspondants n'ent ont pas moins, en réalité, un caractère exactement opposé à celui-là ; il peut sembler qu'il y ait là un paradoxe assez étrange, et pourtant il est bien facile de comprendre qu'il en soit ainsi dès lors qu'on a quelque connaissance des données traditionnelles sur la marche du cycle annuel. En effet, ce qui a atteint son maximum ne peut plus que décroître, et ce qui est parvenu à son minimum ne peut au contraire que commencer aussitôt à croître ; c'est pourquoi le solstice d'été marque le début de la moitié descendante de l'année, et le solstice d'hiver, inversement, celui de sa moitié ascendante ; et c'est aussi ce qui explique, au point de vue de sa signification cosmique, cette parole de saint Jean-Baptiste, dont la naissance coïncide avec le solstice d'été: << Il faut qu'il croisse (le Christ né au solstice d'hiver) et que je diminue.>> "
Note de bas de page : " Nous rappellerons ici, en la rattachant plus spécialement aux idées de tristesse et de joie que nous indiquions plus haut, la figure folklorique bien connue , mais sans doute généralement peu comprise de << Jean qui pleure et Jean qui rit >>, qui est au fond une représentation équivalente à celle des deux visages de Janus;..."
Extrait d'un article de René Guénon : A propos des deux saints Jean, repris dans Symboles de la science sacrée, Gallimard, Paris, 1962,437 p. Extrait p. 232 et 233
Note de Zénon : Laissons de côté les récupérations du clergé, de la politique et du commerce et dans cette chaude lumière dont le déclin est imperceptible pour l'instant, souvenons-nous que nous habitons un beau pays!