La Rose Croix d'Or se dit l'héritière directe de la tradition rosicrucienne des XVIIème et XVIIIème siècles. Il n'en est rien. Le "Lectorium Rosicrucianum" a été créée en 1924 par le hollandais J. Van Ryjcken-borgh et son égérie Catharose de Petri. Antoine Gadal, élève de Deodat Rodé, a découvert des vestiges et l'âme cathare dans l'Ariège. Il devient le premier président de la branche française de la Rose Croix d'Or.

La croissance est rapide après la guerre 39-45. L'organisation aurait 15.000 actifs dans le monde (dont 3.000 en France) répartis dans 34 pays. Le centre mondial est resté à Harlem (Pays-Bas), patrie du fondateur.

Chaque Section Nationale est dirigée par un bureau élu. Un directoire de 13 membres (dont un français) assume la direction. A la tête de la pyramide, la "Direction spirituelle Internationale" paraît être confiée à d'une dizaine de membres inamovibles. Les principaux Centres du monde francophone sont : la Courneuve (centre administratif) château de la Haye (Rouen), Gignac (Montpellier), Ussat (Ax les Thermes), Caux (Montreux) et Montréal.

L'éthique de la Rose Croix d'Or s'avère particulièrement complexe et mystérieuse. Elle n'a rien à voir avec celle de l'AMORC. En 1962, Van Ryjcken-borgh et de Pietri lancent à Wiesbaden un appel solennel à tous les hommes pour suivre la "Transfiguration"�?(la "renaissance de l'âme") selon un processus compliqué marqué par 21 degrés d'initiation.
Les sept premiers s'avèrent un peu connus, soit :
- le stade préparatoire (prendre conscience de la "Cartographie initiatique"),
- le stade probatoire ("découvrir les "faux semblants"),
- le stade confessionnel (émergence de la conscience),
- les 4 stades suivants amorcent la construction de l'être, "âme immortelle" ;
les quatorze derniers sont totalement secrets.

La philosophie du "Lectorium" présente un syncrétisme touffu de nombreuses écoles de pensée : la Kabbale, l'Alchimie, des lambeaux de cultures hébraïque, chrétienne, orientale, voire la dialectique hégélienne�?et surtout du Catharisme. Le tout dénote un pessimisme profond sur l'homme et sur le monde : "Rien n'est bon sur cette terre", écrivait Jean Van Ryjckenborgh, "personne n'est bon, pas même un seul". L'homme est un "microcosme", c'est-à-dire le reflet de la volonté divine ; mais il a oublié sa vraie nature et erre dans un monde étranger et pervers. Par la prise de conscience de la "Gnose", c'est-à-dire la connaissance absolue de la nature, de l'homme et du divin, il parviendra à sa régénération totale.

La symbolique très connue et très ancienne de la Rose et de la Croix est adaptée comme suit par le fondateur de la Rose Croix d'Or :
- Le bras vertical de la Croix c'est le "monde d'en haut" et le bras horizontal le "monde d'en bas". La Rose représente, elle, l'étincelle divine qui doit illuminer le cœur de l'initié�?
- Le "monde d'en haut", c'est le royaume de l'Homme véritable, celui de la fusion avec Dieu, avec la Lumière.
- Le "monde d'en bas", c'est le monde "dialectique" disent les initiés, c'est-à-dire celui de l'exil actuel, mauvais par nature, où règne l'opposition des contraires : beau / laid ; bien / mal ; amour / haine�?

Les morts, avant la réincarnation, doivent passer par le monde aliénant de la "sphère réflectrice", là où prennent forme les constructions mentales qui aident les hommes à vivre : paradis, églises, écoles philosophiques�?Les "élus" (les Cathares disaient les "parfaits") purifiés par deux sortes de sacrements (le Consolamentum et l'Endura), copiés sur les Cathares, passeront dans ce que d'autres appelleraient un Purgatoire pour aller connaître la pleine Félicité de "Shamballa" dans "l'île d'Isis" au cœur d'un mythique "désert de Gobi" �?/FONT>